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par (10 points)   dans Zéro gaspillage numérique
Une commune envisage de distribuer une tablette à tous les conseillers.
Quels arguments pour ou contre ?

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D'une manière générale, un élément à garder en tête lorsqu'on parle de pollution du numérique, c'est le fait que la majorité de cette pollution est dû aux appareil des utilisateurs, notamment à la fabrication de ces appareils [1]. D'autant plus que, outre l'impact carbone, il y a aussi la problématique de l'épuisement des matériaux non renouvelables qui sont nécessaires à cette fabrication (matériaux qui sont difficilement recyclables dans ce contexte. [2]).

Ceci étant dit, pour savoir si ces tablettes seront intéressantes, ou non, d'un point de vue environnemental, il faudrait en savoir plus sur leurs conditions d'utilisation. Par exemple, si ces tablettes sont vouées à éviter de fournir des ordinateurs portables aux conseillers, alors ça serait une bonne idée. Quelques chiffres pour s'en convaincre :

- D'après ces ACV de l'ADEME, une tablette émet sur l'ensemble de sa durée de vie environ 86kg de COeq contre 189 kg pour un ordinateur portable
- D'après cette analyse de l'ADEME, une tablette consomme 5 à 15 kWh par an contre 30 à 100 kWh par and pour un ordinateur portable

Si ces tablettes sont vouées à remplacer des documents papier, alors ça dépend : si l'on parle de remplacer l'équivalent de moins de 20 à 80 livres par an, alors il semble plus rentable, du point de vue du CO2, d'utiliser du papier d'après ce document du CNRS. D'autant plus si les documents sont susceptibles d'être accédé plusieurs fois et si les conseillers sont susceptibles d'en imprimer certains malgré les tablettes.

Au final, mentionnons qu'il existe des manières de limiter l'empreinte environnemental de ces tablettes :
- privilégier des tablettes d'occasion ou reconditionnées
- maximiser la durée de vie de ces tablettes (par exemple en s'assurant qu'elles sont réparées)
- proposer aux conseillers qui disposent déjà d'une tablette personnelle d'utiliser la leur [3]

[1] : source : "Sobriété numériques, les clés pour agir" de Frédéric Bordage

[2] : source : "l'âge des low tech" de Philippe Bihouix

[3] : en vérifiant au préalable qu'elles sont compatibles avec l'usage qui en sera attendu

 

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